12/09/2018 - Par Jacques VAREYON, Président du CAURAG
Dominique DE SIMONE, dit "Mimi", nous a quitté le 9 septembre dans sa 92ème année.
Il est né le 23/12/1926 à St Rambert en Bugey de parents émigrés italiens qui ont fui les persécutions fascistes et la misère.
Il apprend très jeune à se battre contre l'injustice, l'intolérance et le rejet de l'étranger. Il fréquente peu l'école car il doit rapidement être placé comme berger à Evosges pour rapporter quelques kg de pommes de terre et assurer la survie de la famille.
Dès le 6 juin 1944, sa vie prend une tournure différente. Il part à 17 ans rejoindre le maquis et le groupe Verduraz situé à Rombois au-dessus de St Rambert en Bugey. Il décide dès octobre 1944 de continuer son combat pour aller au bout de ses idées et se porte volontaire pour partir au côté des Américains sur le front des Alpes en haute montagne. Il rejoint Modane puis le col de l'Echelle à 2000 m d'altitude au pied de l'Aiguille rouge. Pendant plus de 6 mois, c’est dans des conditions extrêmes de froid et de neige qu'il continuera son combat et suivra fin avril 1945 un stage de haute montagne.
Démobilisé le 18/12/1945, il rentrera à St Rambert, où il exercera le métier de serrurier à la Schappe. Il commence la gymnastique à l'âge de 7 ans au club de L'Etoile du Bugey à Saint Rambert en Bugey. Sportif averti, il devient rapidement un bon gymnaste et sera dès 1958 recruté par le club du Réveil d'Ambérieu. Il lui sera confié la mission de moniteur général. De nombreuses générations ont pu bénéficier de son savoir gymnique, il permettra ainsi à certains jeunes du club d'accéder à des finales nationales.
Il rentrera dès le début des années 1960 comme moniteur municipal aux écoles primaires ambarroises. Il sera un des relais de la flamme des Jeux Olympiques de Grenoble en 1968. Il participera activement aux activités du Comité Départemental de l’Ain et du Comité Régional du Lyonnais. Il devient le proche collaborateur du Conseiller Technique Régional et organise dans les années 1970, les stages de formations de cadres et les centres de perfectionnement régionaux pour les meilleurs gymnastes.
Homme de conviction, il n'aimait pas les idées toutes faites, et sortait souvent des sentiers battus et de la tradition gymnique.
Il prendra la présidence du club du Réveil en 1988 et permettra son évolution vers la professionnalisation et le développement de diverses activités.
C'est en 2004, qu'il prendra sa retraite associative en s'adonnant aux voyages et en réalisant plusieurs tours du monde afin de découvrir les différentes cultures.
Il fera un dernier tour de piste en gymnastique à l'âge de 88 ans, en réalisant une prestation de mains à main avec son petit-fils lors des 120 ans du club.
Le grand livre d'une vie mouvementée mais extraordinairement riche s’est refermé ce dimanche 9 septembre à l'âge de 91 ans.
Ci-dessus, la photo d'une famille de gymnastes : Dominique, le père, encadré par son fils, Christophe, et son petit-fils, Baptiste.