Cérémonie Posthume de Robert PAGANI

Mon cher Robert, tu es né le 30 Septembre 1922 à Saint-Claude, au sein d’une modeste famille de travailleurs. Ton père Charles, était un entrepreneur né, et il eut l’idée de créer son entreprise d’extraction et de vente de sable et de gravier pour la construction, en 1924. Le lieu d’activité, situé dans ce que l’on appelle aujourd’hui « la Plaine » à OYONNAX, se nommait « la Jeannette », désignant ainsi une ancienne ferme en ruine.

L’exploitation évoluait, et au gré de l’aplanissement du site, ton père construisit une, puis deux pièces pour loger sa famille, et un petit hangar pour accueillir un, puis deux chevaux pour assurer les livraisons. L’entreprise prospère ainsi, avec l’agrandissement des locaux, et la commercialisation de nouveaux matériaux. 

A l’âge de 10 ans, tu découvres la gymnastique avec un camarade d’école, dans l’Association de l’Avenir. En 1936, tu as seulement 14 ans et tu perds ta mère. Tu quittes l’école, avec seulement ton certificat d’études en poche. Avec ta sœur Germaine, et ton frère Georges, vous vous mobilisez pour aider et soutenir votre père. Celui-ci t’imposera à suivre les cours du soir et plus précisément les cours de dessins « catégorie Bâtiment ».

En 1939, la première camionnette pour les livraisons arrive et remplace la charrette et ses chevaux. Elle fut achetée chez Charles Mathon, un garagiste oyonnaxien de souche, et illustre rugbyman.

En 1942, tu es mobilisé pour les chantiers de jeunesse, à Cormatin en Saône et Loire. Six mois plus tard, avec tes camarades, tu es transféré en Allemagne pour le STO, le service du travail obligatoire. Tu réussis à t’évader, mais tu es repris, et interné dans un camp en Saxe, à Rodleben, jusqu’à la fin de la guerre en 1945.

Tu rentres en France et retrouves tes activités professionnelles et familiales. Toujours attaché à la gymnastique, tu décides d’adhérer aux Enfants du Devoir. Tu devras assumer cette décision qui ne satisfait ni tes anciens, ni tes nouveaux dirigeants.  Mais, tout s’arrange avec un peu de temps et la bienveillance de Charles Hugonnet, ton moniteur et des dirigeants tels que Léon Grand, Trésorier.

Tu épouses Odette TISSOT, le 12 Octobre 1946. De cette union naitront Hélène et Charles-Louis.

Tu participes à plusieurs championnats de gymnastique. Puis, un jour en 1947, avec deux camarades Camille Monnod et André Romand, tu as l’idée de créer un numéro d’acrobates. Celui-ci deviendra durant plusieurs années, un spectacle très prisé que vous donnerez à l’occasion de nombreuses fêtes et démonstrations dans tout le grand Sud-Est. Les PAGAROMONOFF deviennent célèbres dans le style « Mains à mains ».

En 1959, ton père décide de cesser ses activités, et un an plus tard, avec ta sœur Germaine et ton frère Georges, vous créez PAGANI S.A. Cette Société bénéficie d’un nouvel élan et se développe au gré du développement de la Ville et des Entreprises locales et régionales.

A cette époque, plusieurs gymnastes dont tu fais partie, avaient pris l’habitude de pratiquer la musculation après l’entraînement avec une haltère. Cette pratique te donnera le goût et l’idée de fonder une section d’haltérophilie au sein des EDO.

Les activités et les entraînements sont exercés dans la cave de la salle historique de la rue de la Victoire. Mais la cohabitation n’est pas aisée avec le Président, et ceci te conduit à créer une Association indépendante, l’Haltéro-Club Oyonnaxien en 1964, avec le soutien de ton cousin André BERLAND.

Cette structure sera affiliée à la Fédération française. Tu seras plusieurs fois Champion du Lyonnais, et l’un de tes poulains, Jacki PLATIER sera Champion de France Junior, militaire, senior et international. Tu as formé de nombreux autres champions tels que Maurice BARONE, Yves COLLOMB, Armand PICOT et René BRIFFOUILLERE.

Néanmoins, tu restes un EDO, très présent et très engagé. Sous la présidence de Jules MERMET, tu deviens Secrétaire général en 1964. Tu occuperas ce poste à responsabilité, jusqu’en 1974. Durant une bonne décennie, tu seras très efficace et hyper actif.  

Mais tu dois renoncer à cette responsabilité, devant prendre la direction de l’entreprise familiale. 

Celle-ci prospère avec la création de deux succursales. Tout allait bien, jusqu’au drame du 27 novembre 1977. Un terrible accident de la route tua sur le coup ton épouse Odette, et te blessa grièvement.

Il fallut beaucoup de courage et de sacrifice pour surmonter ces épreuves. Tu subiras de nombreuses interventions chirurgicales pour recouvrer une bonne mobilité.

Tu prendras une retraite professionnelle bien méritée à la fin de l’année 1987.

Tu restes très proche et très attentif aux destinées de tes deux Clubs de toujours, la Gym et l’Haltéro-club. De 1992 à ce jour, tu seras secrétaire adjoint de l’Association Départementale des Médaillés sportifs. Ton parcours sportif et associatif sera reconnu par tes pairs, et tu obtiendras la Médaille d’Or du MJS et la Médaille Grand Or de la Fédération des Médaillés.

Pour parapher cet hommage, je souhaite ajouter à titre personnel, que tu as été un camarade très proche et apprécié de mon père, avec qui tu as partagé votre enfance, à la gym puis en camp de jeunesse.  Puis, plus tard, tu m’as encouragé et formé pour devenir dirigeant. Je suis fier et heureux d’avoir fait un bout de chemin à tes côtés.

Robert, nous garderons tous, le souvenir d’un homme engagé, travailleur opiniâtre et bienveillant.  

Jacques VAREYON